Lozère : Festival du film à Vébron du 17 au 21 juillet


Du 17 au 21 juillet, le 25ème Festival international du film sera fêté en grande pompe à Vebron, avec plus de 120 films, dont 44 films en compétition, 63 films à la carte et 14 films hors compétition.

 Comme c’est devenue une habitude chaque année à la même période, les villageois accueillent de nombreuses personnalités du cinéma et de la télévision : le célèbre réalisateur de L’Odyssée de l’espèce, Jacques Malaterre, présidera le jury. Il sera entouré de Pierre Duculot, réalisateur belge, Eliza Levy, jeune réalisatrice, Michel et Guillerm, réalisateurs de documentaires.

 Mr Alain Argilier, Maire du village, a rendu hommage à Tsilla Chelton. Qui est décédée la veille de l’ouverture du festival, la grande comédienne était venue trois fois à Vébron. Dont une fois en tant que présidente, en 2003.

Réf : Midi Libre

Rencontre Cinéma de Gindou du 18 au 25 août 2012

La 28ème rencontre du Cinéma de Gindou représente une Mostra, sans compétition pour les films. Qui se déroulent à Gindou, d’environ 300 habitants, c’est un village situé à 25 km de la première salle de cinéma et les villages alentour.

Ce festival est né suite à un désir de faire découvrir pour le public local, éloigné des salles, des films auxquels ils n’ont pas accès. Aujourd’hui, ce public s’est largement étendu aux cinéphiles venant de la France entière.
Ce festival a également vocation à établir en même temps des rencontres entre le public et les professionnels. Des débats sur les films et des tables rondes thématiques avec des invités seront organisés chaque jour pour  une  durée de 2 heures, les Tchatches  réunissent aussi en moyenne une audience de 250 personnes.
Des résidences professionnelles sur l’écriture de scénario et la composition de musique de films se déroulent dans le temps du festival.
A Gindou, le lieu phare des projections est le Cinéma de Verdure, espace de projection en plein air d’une capacité initiale de 700 places. Cet espace, inauguré en 2007, spécialement dédié au cinéma, c’est l’unique en Europe. Les projections sont argentiques et numériques. Une autre salle, le Louxor, situé dans un chapiteau de cirque d’une capacité de 240 places, accueille les séances pendant la journée.

Les grandes lignes de la programmation 2012 :
- une rétrospective Robert Guédiguian, en sa présence
- carte blanche à la Cinémathèque de Toulouse et aux Archives françaises du Film autour du thème « le peuple insaisissable »
- Les vagabondages cinématographiques : de courts et des longs métrages récents inédits ou en avant-première.

Renseignements : 05 65 22 89 99
Gindou cinéma. Le bourg. 46 250 Gindou
Courriel : accueil@gindoucinema.org
Site internet : www.gindoucinema.org


Source: horschamp.org

New York, le club mythique CBGB vient de renaître sous forme de festival


Le club mythique de New York CBGB, où s’était produits Patti Smith, les Ramones, Blondie ou encore les Talking Heads, vient de renaître sous forme d'un festival qui entend relancer son esprit avant-gardiste.

Ce premier "Festival CBGB", qui s'est ouvert jeudi 5 juillet, presque six ans après la fermeture du célèbre club de Manhattan, a prévu de présenter trois cents groupes dans quarante salles de Manhattan et de Brooklyn, ainsi que des conférences et des films, jusqu'au 8 juillet.

"Se concentrant sur la musique nouvelle et les jeunes groupes qui émergent, le Festival CBGB restera fidèle à la mission originale du club CBGB & OMFUG qui vivait jadis sur Bowery", dans le sud de Manhattan, ont expliqué ses organisateurs.

TEMPLE DU ROCK UNDERGROUND

Le CBGB, ouvert en 1973 et fermé en octobre 2006 après un différend sur le loyer, était considéré dans les années 1970 et au début des années 1980 comme le temple du rock underground de New York.

C'est dans le club de Hilly Kristal, mort en août 2007, sur sa petite scène au fond d'un bar étroit couvert de graffitis, qu'avaient débuté les Ramones, Blondie et les Talking Heads. Le groupe britannique The Police avait également fait son premier concert américain au CBGB.

Le sigle CBGB & OMFUG désigne les styles "Country, Bluegrass, Blues and Other Music For Uplifting Gormandizers" (Country, bluegrass, blues et autres musiques pour goindres raffinés).

La feuille de route des organisateurs du festival se veut fidèle au CBGB des débuts. Ils veulent "aider de nouveaux artistes à grandir, leur donner une visibilité, et [les aider] à se faire remarquer par l'industrie musicale".

GROUPES ÉMERGENTS

Le programme du festival conjuge ainsi des concerts de groupes émergents et des présentations d'artistes "historiques", tels le chanteur des New York Dolls, David Johansen, ou l'ancien bassiste des Sex Pistols, Glen Matlock, avec des groupes ayant le vent en poupe comme Clap Your Hands Say Yeah ou The War on Drugs.

"Nous sommes ravis d'offrir à ces groupes la possibilité de jouer en première partie d'un groupe plus connu", a également expliqué l'un des producteurs du festival, Tim Hayes.

Jeudi, Krist Novoselic, le bassiste du groupe Nirvana, ouvrira le festival par une conférence. Samedi, plusieurs concerts sont prévus à Times Square. Pour clore, dimanche, seront diffusés un documentaire sur Kurt Cobain, leader de Nirvana, intitulé About a Son, un émouvant témoignage d'outre-tombe tiré de dizaines d'heures d'interviews jamais entendues.


Réf: le monde

Festival Les Suds à Arles dans sa 17ème édition


La 17ème édition du Festival Les Suds, organisée à Arles du 9 au 15 juillet 2012, se consacre une nouvelle fois d’ouvrir au monde, de partager des émotions et des réflexions, d’encourager la convivialité et la fête.
Les imaginaires et les solidarités qui se construisent avec les artistes invités ont pour ambition d’apprivoiser les peurs et de valoriser les différences.

le  festival  accueille  quelque  60  000  festivaliers et  plus  de  200 artistes pour une  centaine de concerts et de rencontres au cœur de la  belle cité arlésienne. 
Cette  manifestation populaire  est due  à  une exigence artistique revendiquée et fait vibrer toute la ville au rythme des plus grandes voix et sonorités du monde, des plus festives aux plus intimistes, sur des répertoires sacrés ou profanes, électriques ou en acoustique. Durant une semaine, de 10h à 4h du matin, artistes reconnus et talents en découverte s’invitent à Arles.
            Sur l’ensemble de ses scènes, le Festival présente un état des lieux de ces musiques qui interrogent des identités sans cesse renouvelées, tant elles puisent à la source de leurs nombreuses racines. Leurs rhizomes, aurait dit Edouard Glissant.

            Car c’est bien ce qu’offrent nos musiques, dites « du monde », inspirées ici par une population aux multiples origines, et un territoire passionnant, riche d’un patrimoine romain, roman, industriel mais aussi naturel.
Face positive de la mondialisation, elles osent croiser ouvertement les esthétiques et les origines, le singulier et le pluriel, l’espace et le temps, le passé et le présent pour créer la musique du futur la plus étonnante, comme avec le projet raga-flamenco d’Anoushka Shankar !

            La Méditerranée est particulièrement au cœur de notre propos : avec Avishaï Cohen d’Israël qui chante le ladino de l’Age d’or andalou ; Mawawil, formation inédite en France du delta du Nil (pour Marseille-Provence 2013) ; Katerina Fotinaki & Orestis Kalabalikis (Nous sommes tous des Grecs, a dit récemment Edwy Plenel).
L’Espagne toujours fortement représentée, avec Arcángel et Sandra Carrasco pour l’Andalousie mais aussi la Galice avec Antonio Placer ; et surtout, en cette année des 50 ans de l’Indépendance de l’Algérie, avec El Gusto, le Buena Vista algérien, qui réunit musiciens juifs et arabes cinquante ans après leur séparation… et Houria Aïchi, qui rend hommage aux grandes chanteuses de son pays. Plus près de nous, Lo Cor de la Plana qui nous présente son dernier album et Calendau, l’épopée lyrique de Frédéric Mistral mise en musique par Henri Maquet.
            Bien sûr les autres continents sont présents : l’Afrique avec Perrine Fifadji et Ba Cissoko qui parfume sa musique de salsa ou de son cubain ; l’Amérique Latine justement, avec deux groupes très actuels : l’énergique Che Sudaka et l’électrocumbia de Bomba Estéreo ; l’Asie avec le passionnant duo Kimura & Ono.
Aussi, l’inspiration arménienne du prodige pianiste Tigran Hamasyan ou encore Bo Houss de Mayotte… Enfin, du Midi de la France : Zebda, Mixel Etxekopar & le collectif Hebentik, La Mal Coiffée.

            Ainsi, de Nuits de transes aux Forges en matinées de réflexions, de Siestes Musicales en Moments très Précieux à l’Archevêché, du premier soir avec Vincent Segal qui -très inspiré par les collections du musée et le buste de César- offre une création spéciale, jusqu’aux rituelles Soirées Suds au Théâtre Antique sans oublier la Journée Buissonnière à Salin-de-Giraud, où nous partageons notre culture méridionale… nous vous souhaitons de vivre avec tous les artistes du Festival, une semaine de bonheurs musicaux de l’ici et de l’ailleurs, du proche et du lointain.

Fontainebleau : « premier festival sur les séries télévisées »


Près de 500 réalisateurs, compositeurs, scénaristes et producteurs sont attendus à la première édition du festival « Série Séries », qui s’est ouvert le 5 juillet 2012 à Fontainebleau. Pendant trois jours, des séries télévisées européennes seront projetées en avant-première et débattues. Cinq ateliers sur les coulisses de fabrication seront notamment réservés aux professionnels pour débattre du financement, de la coproduction européenne ou de la composition originale de bandes son.

Grâce à l’initiative de la région Île-de-France, les rencontres de Fontainebleau seront organisées sous la présidence de la scénariste Nicole Jamet (Dolmen , Section de recherches ), le réalisateur Philippe Triboit (Engrenages, Un village français ) et le producteur Jean-François Boyer (Les hommes de l’ombre , Un village français ). « C’est la première fois qu’un événement est conçu par les créateurs et rassemble à la fois les scénaristes, les compositeurs, les réalisateurs et les producteurs du secteur », souligne à l’Agence France-Presse, la productrice de la manifestation, Marie Barraco.

Cette première édition est consacrée aux séries européennes, les organisateurs du festival souhaitent à l’avenir s’élargir aux productions du monde entier. « On estime que les séries américaines sont trop exposées, on voulait se démarquer. Mais on ne se prive pas d’explorer ensuite le reste du monde », explique Marie Barraco. « Ces rencontres seront aussi l’occasion pour les professionnels de profiter en direct des réactions des téléspectateurs », poursuit-elle. Le grand public pourra visionner les premiers épisodes de onze nouvelles séries françaises et européennes, comme Bron, Code 37 ou Imperium.

Source : la-croix.com

"LibertéEs": festival artistique sur des révolutions arabes à Paris

Le festival "LibertéEs" dédié aux révolutions "en marche" dans les pays arabes ouvre avec la présentation en avant-première en France de la dernière création du réalisateur Tony Gatlif, produite pour le festival de musique sacrée de Fès en juin, en hommage au libre penseur, poète et savant perse Omar Khayyâm

L'Institut des Cultures d'Islam (ICI) à Paris organise jusqu'au 21 juillet "LibertéEs", un festival artistique multidisciplinaire gratuit dédié aux révolutions "en marche" dans les pays arabes avec un "bal révolutionnaire arabe" le 14 juillet.
Long et courts métrages, exposition de photos et installation, chorégraphies, musique, brunchs littéraires, ateliers... A travers le regard d'artistes égyptiens, tunisiens mais également syriens, marocains ou iraniens, auxquels se sont joints des personnalités comme Charles Berling ou Tony Gatlif, l'ICI a souhaité "apporter un peu de sérénité dans la manière dont sont perçues ces révolutions qui ont suscité tour à tour l'enthousiasme et la peur", explique à l'AFP Véronique Rieffel, directrice de l'ICI.
"Nous avons voulons montrer que ces +printemps arabes+ ont été construits de longue date et sont une vraie rupture: l'avant a duré très longtemps et l'après se construit sur le long terme. Les artistes, dont le rôle a été crucial, ne reproduisent pas seulement ce qui se passe et qui est mouvant, ils inventent de nouvelles formes d'expression, ils accompagnent la liberté en marche", souligne-t-elle.
Le festival, qui s'ouvre jeudi soir et se déroulera autour de quatre week-ends festifs jusqu'au 21 juillet, débutera par la présentation en avant-première en France de la dernière création du réalisateur Tony Gatlif, produite pour le festival de musique sacrée de Fès en juin, en hommage au libre penseur, poète et savant perse Omar Khayyâm.
Des photos et une installation de l'artiste marocaine Majida Khattari, auteure du controversé VIP ("voiles islamiques parisiens") en 2008 - un défilé de femmes voilées et d'autres nues sur la question de la soumission féminine - sera le "fil rouge" du festival.
Charbon et céramiques pour célébrer "l'Hymne à la vie", photo-métaphore de la chute des dictatures ou de la "liberté guidant le peuple": Majida Khattari dit vouloir "être accessible à tous afin de livrer sa réponse poétique aux polémiques politiques".
"Force revendicatrice"
"Il est important, dit-elle, que dans une République laïque comme la France, les artistes puissent dire ces changements énormes (dans les pays arabes) et encouragent une réflexion profonde sur le religieux et la pensée islamique".
Vendredi, seront notamment projetés en plein air des courts métrages montrant comment des réalisateurs syriens, tunisiens, algérien ou égyptiens perçoivent leurs révolutions. Ces films ont été choisis avec l'acteur et homme de théâtre Charles Berling, qui lui-même, dans son théâtre Liberté à Toulon, consacre la création en Méditerranée.
Chaque samedi, des brunchs littéraires réuniront public et écrivains à l'ICI autour de livres comme "Histoires minuscules des révolutions arabes", recueil de nouvelles né d'un collectif d'auteurs.
Place sera laissée le 30 juin au rappeur Axiom, auteur de "J'ai un rêve", lettre ouverte aux jeunes, les appelant à puiser une force revendicatrice dans l'exemple du printemps arabe. Il prendra la parole autour d'une rencontre-débat avec Rokhaya Diallo, éditorialiste et militante antiracisme.
Les 6 et 7 juillet seront consacrés à un week-end égyptien autour de longs métrages et le 14 juillet aux intellectuels syriens avec un bal révolutionnaire en point d'orgue, animé par DJ Missy Ness, figure hip-hop du quartier, la Goutte d'Or.
Des ateliers artistiques et des visites du quartier de la Goutte d'Or, haut lieu des luttes populaires, de la résistance algérienne, de celle des sans-papiers et de l'immigration en France, se tiendront chaque week-end.
Le dernier sera dédié à un collectif d'artistes tunisiens qui proposeront une chronique dansée de leur révolution.

AFP



"Holy Motors" : un beau et étrange requiem pour le cinéma

A la deuxième vision de Holy Motors, l'étrange euphorie qui s'était insinuée lors de la projection cannoise du film de Leos Carax a laissé la place à une infinie tristesse, à la douleur d'un requiem pour le cinéma. Et à chaque fois la beauté et l'étrangeté s'imposent, irréfutables. Ces sentiments contradictoires qu'évoque le même film donnent une idée de son ampleur.

Holy Motors est à la fois un film fauché et une superproduction - une vue d'ensemble de l'histoire du cinéma (du chronographe de Marey aux capteurs numériques des tournages sans caméra) et le portrait intime d'un cinéaste qui n'a pas réalisé de long-métrage depuis 1999. Cette intimité est établie dès le prologue qui montre un homme endormi dans une pièce qui communique avec un théâtre. Tiré de son sommeil, l'homme chausse des lunettes noires et ouvre la porte qui mène au spectacle. Ce rêveur éveillé, c'est Leos Carax, en personne. Il se retrouve en pyjama dans une salle comble. Depuis l'échec de Pola X, le cinéaste n'a pu mener à bien les projets qui sont nés de son imagination. Il y parvient enfin et commence par se mettre en scène en somnambule, tiré de son hibernation par un moteur mystérieux, dont le carburant est probablement extrait du regard d'un public que la caméra filme de face.

Pour naviguer entre l'épopée et les replis les plus secrets de l'âme d'un artiste, Leos Carax a choisi pour vaisseau une stretch limo, une limousine étirée, toute blanche. On vient de voir l'une de ses collègues dans le Cosmopolis de David Cronenberg. Elle transportait un millionnaire à travers Manhattan. La limo de Carax roule dans Paris. Elle est conduite par une femme élégante, Céline (Edith Scob), qui est venue chercher un homme manifestement puissant (il vit sous le regard de gardes du corps) dans sa belle villa, de l'autre côté du périphérique. Le prologue nous a appris à nous méfier des apparences et le M. Oscar (Denis Lavant) que Céline salue avec déférence ne s'assied à l'arrière de la grande voiture que pour mieux travailler.

Dans cette loge, Oscar se travestit et devient tour à tour une vieille femme, un clochard monstrueux, un père de famille, un assassin asiatique, un vieillard agonisant. A chaque métamorphose correspond une situation, "un rendez-vous", dit Céline dont on s'aperçoit bientôt qu'elle n'a pas grand-chose d'une domestique et tout d'un manager, qu'on prenne le terme dans son sens show-business ou business tout court
Ce forçat de la transformation s'use sous nos yeux. Ce qu'accomplit Denis Lavant dans Holy Motors tient du prodige : il passe d'un personnage à l'autre en s'abandonnant sans retenue à chacun des rôles. Quand il devient M. Merde, une créature répugnante déjà vue dans le sketch du film collectif Tokyo qu'avait réalisé Carax en 2008, l'acteur disparaît sous les postiches, exsudant une énergie de centrale atomique parfaitement incompatible avec la lassitude du père de famille qu'il incarne quelques séquences plus loin. Ces contradictions, ces oppositions radicales n'empêcheront pas qu'à la fin du film, on sera devenu un intime de M. Oscar, l'homme qui est payé pour se transformer et vivre d'autres vies.

Pourquoi ce travail de titan ? "Mais où sont les caméras, l'équipe de cinéma, le metteur en scène ?" demandait Carax dans un synopsis distribué sur le plateau de Holy Motors (cité par Jean-Michel Frodon sur le site Slate.fr). L'apparition, à l'arrière de la limousine, d'un vieillard arrogant (Michel Piccoli, stupéfiant, il ne joue pas assez souvent les méchants) développe cette idée : M. Oscar vit et travaille dans un monde où le spectacle s'est atomisé pour infiltrer les vies, sans que l'on ne sache plus qui parle à qui, qui regarde, qui joue.
C'est une idée comme ça, qui traverse le film, qui trottera ensuite longtemps dans la tête. Mais Holy Motors n'est pas un film à idées. Sur cette pensée élastique, Leos Carax rebondit et réalise plus de films en deux heures que nombre de cinéastes pendant toute une carrière. On peut imaginer qu'il veut rattraper le temps passé loin des plateaux. A moins qu'il n'invente une manière délibérément velléitaire de faire du cinéma : chaque désir est mis en scène, entre innovation formelle et amour un rien fétichiste de l'histoire du cinéma (voyez Elise Lhomeau en orpheline boiteuse, on la croirait sortie d'un film de Clouzot). Ce collage n'est pas un patchwork : il s'organise autour d'un moment précis, la séquence qui réunit Denis Lavant et Kylie Minogue (chanteuse australienne, parfois actrice) à l'intérieur du grand magasin de la Samaritaine.

Les Parisiens se souviennent de la fermeture de ce monument, du jour au lendemain. Depuis, on attend sans illusion que ce temple de la consommation ménagère du XXe siècle soit consacré au luxe du XXIe siècle. Dans cet intervalle, Leos Carax s'est introduit : ce décor funèbre peuplé de mannequins de cire déshabillés, de caméras réformées, est traversé par le souvenir d'une histoire qui unit jadis M. Oscar et la jeune femme. Ils se retrouvent sur la terrasse qui surplombe le Pont-Neuf (décor qui scella la malédiction dont fut frappée la carrière de cinéaste de Carax, après les tribulations de son film Les Amants du Pont-Neuf), elle chante une mélodie triste, et l'on entrevoit une gigantesque histoire d'amour entre ces deux acteurs désormais privés du cérémonial du cinéma. Paroxystique, bouleversante, cette séquence n'est pas la dernière. On croit alors que Holy Motors va s'arrêter de tourner : il reste encore deux surprises à venir, deux idées folles qui achèvent de désorienter et d'enchanter, gommant le cours du temps, la distinction entre hommes, animaux et machines, si bien qu'on n'est plus sûr que d'une chose : d'être au cinéma.
Bande annonce
Film français de Leos Carax avec Denis Lavant, Edith Scob, Kylie Minogue, Eva Mendes, Michel Piccoli 
(1 h 55).
source: lemonde.fr