1er Festival de musique solitaire (One Wo/Man Band Fest) : des musiciens parmi tant d’autres

Du 18 au 20 mai, le premier Festival de musique solitaire (One Wo/Man Band Festival) aura lieu à Montréal. Organisé par le musicien montréalais Jon Cohen, ce festival réunira près d’une vingtaine d’artistes femmes et hommes orchestres qui ont choisi de faire connaître leur musique par le biais du spectacle en solo.
Alors que Jon Cohen évoluait au sein de nombreux groupes depuis plusieurs années, ce sont les difficultés qu’ont éprouvé ses musiciens à se commettre à une tournée de longue haleine qui l’ont forcé à se repositionner en homme-orchestre. « Je voulais vraiment faire cette tournée-là et me commettre à ce point. Au lieu d’arrêter ou de trouver d’autres musiciens, j’ai essayé de transformer le tout en un one man show. C’était une métamorphose : au début, je voulais essayer de transformer le groupe pour faire passer la musique, mais après, j’ai réalisé que c’était mieux de devenir carrément autre chose, devenir un autre artiste.»

Après une tournée de trois mois d’un bout à l’autre de l’Amérique du Nord à l’hiver 2011, Cohen reprend la route pendant deux mois à l’hiver 2012, en Europe. Il y poursuivra sa découverte de l’homme-orchestre qu’il était devenu, tout en faisant germer l’idée d’un festival réunissant ses pairs. « C’était vraiment super. C’était une expérience illuminatrice au sens où j’ai vu les possibilités qu’apportait la tournée en solo. Ça faisait en sorte qu’il n’y avait pas d’obstacle et toutes les décisions étaient prises par moi seul, mais j’ai aussi vu à quel point la musique prenait tout l’espace. Il n’y avait aucun filtre. Je pouvais vraiment pousser des limites que j’avais toujours voulu repousser, mais que je n’avais jamais pu faire. Je n’ai pas voulu revenir à Montréal et ne rien faire. Je me suis dit que c’était important de donner une place à ces artistes-là. J’ai commencé à lancer l’idée aux gens. Ça ne fait même pas un mois et demi que j’ai commencé à organiser ça!»

L’offre et la demande
Si l’idée était déjà bonne au départ, restait à savoir si la réponse le serait aussi. Bien que Cohen souhaitait obtenir la présence d’Andrew Bird, Dirty Beaches et Owen Pallett, un conflit d’horaire les aura empêchés d’être de la programmation. « Ce sont des artistes que j’ai vus dans la dernière année et qui m’ont beaucoup influencé à repousser les limites et les frontières en étant un One Man Band. Évidemment, c’était plus difficile de les avoir, mais ils se préparent pour venir l’année prochaine. Ça m’a donné beaucoup d’espoir de leur en parler et de voir leur intérêt. Que ce soit un succès ou non, l’année prochaine, ça va être encore plus gros!»

Cependant, d’autres têtes d’affiches ont vite été séduites par ce festival unique en son genre. «L’idée est tellement bonne que ça peut se faire vite. Et il y a un besoin pour ce genre de vitrine. Il y a de plus en plus de One Man Band et les gens commencent à réaliser que ça existe et que la technologie est là pour les aider. C’est vraiment intéressant de voir comment les gens s’expriment à travers leurs instruments quand ils sont en solitaire. Ça devient vraiment une personnalité unique et musicale qui n’est filtrée par rien d’autre qu’elle. De cette façon, c’est incroyable pour la foule d’avoir ce genre d’artistes. Quand j’ai commencé à lancer l’idée aux artistes, ils ont embarqué automatiquement, même à trois semaines d’avis!»

Variations sur un même thème
Se mêleront ainsi, dans une même programmation, des artistes aux styles éclectiques qui ont pourtant dû répondre à une direction artistique particulière, selon Jon Cohen : « La tradition One Man Band, c’est une tradition qui existe depuis les années 1300, environ. Le concept n’a pas changé! Le but, c’est d’avoir une meilleure mobilité. C’est le concept du troubadour, en fait! Ce ne sont que les instruments qui ont changé. Pour moi, le One Man Band, c’est quelqu’un qui présente sa musique d’une manière vraiment unique et différente. J’ai bien quelques artistes folk, des singer-songwriters, mais qui font ça de manière différente. Je ne voulais pas recruter des gens qui étaient, en fait, des stripped down band. Je veux garder le côté puriste, pour le moment, car c’est un début fragile.»

Alors que les Bloodshot Bill, Lederhosen Lucil, Scott Dunbar, Jenn Mierau, Jon Cohen Experimental et autres Molly Sweeney attireront sans doute un public conquis d’avance, ce sera l’occasion d’y découvrir, du même coup, des artistes émergeant graduellement. Notons ici la présence de King Bochek, Mike O’Brien, Hoodoo Man, Cocobeurre et Superfossilpower, parmi tant d’autres à écouter.

Former des joueurs
En plus de trois soirs de performances aussi variées qu’intrigantes, le Festival de musique solitaire propose des ateliers où des artistes hommes(et femmes)-orchestres accomplis (Jenn Mierau et Jon Cohen) donneront un coup de pouce aux nouveaux venus ou à ceux qui souhaitent parfaire leur projet musical. Pour le moment, deux formations sont annoncées et seront données au Treatment Room, le samedi 19 mai, en après-midi, soit un atelier sur les tournées en solo et une autre formation sur le looping, fortement utilisé par les musiciens solitaires.

«L’année prochaine, ça va être beaucoup plus organisé, mais cette année, ça va être spécial», conclut Cohen.

Le 1er Festival de musique solitaire / One Wo/Man Band Festival aura lieu du 18 au 20 mai inclusivement, au Divan Orange, à la Casa del popolo et à L’Envers, en plus d’ateliers qui se dérouleront au Treatment Room.

Réf: Julie Ledoux

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